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Styles d’attachement “organisés” et “désorganisé”

Lorsqu’on observe la sécurité d’attachement en action dans une relation parent/enfant, c’est tout ce qu’il y a de plus simple, direct, organisé (dans le sens de cohérent, compréhensible) :

▶ l’enfant a un besoin d’attention, de réconfort ou de partage, il se dirige vers son parent, son parent le rejoint dans son vécu (le console, l’écoute ou s’émerveille avec lui). La solidité de cette base de sécurité lui permet de retourner en exploration. C’est fluide, prévisible et stable !

On distingue ensuite les attachements insécures “organisés” de l’attachement “désorganisé” :

▶ dans les premiers, l’enfant SAIT comment faire fonctionner la relation pour obtenir suffisamment de sécurité. Soit il éteint son signal (évitant) soit il l’augmente (anxieux/ambivalent). Ce n’est donc pas idéal, l’enfant doit réprimer une partie de ses besoins, mais c’est suffisamment organisé et donc prévisible.

▶ dans le second, l’enfant ne COMPREND PAS, il n’arrive pas à faire sens de la relation qui présente des aspects contradictoires, de l’impuissance et de la peur. Il grandit avec la difficulté plus marquée de mettre en place une stratégie efficiente en situation de stress.

Représentation graphique inspirée des travaux de Bert POWELL https://www.guilford.com/author/Bert-Powell

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Protéger son enfant des violences sexuelles : le podcast de Joanna Smith

5 millions de français ont subi des violences sexuelles avant l’âge de 18 ans. On estime que 3 élèves par classe sont victimes de violences sexuelles. Dans la moitié des cas chez les garçons et les trois quarts des cas chez les filles, les violences sexuelles sont commises par un proche de l’enfant et de sa famille. Les victimes parlent de plus en plus et sont de plus en plus entendues. Mais qui sont les agresseurs ? Ils restent encore dans l’ombre. On a encore trop souvent l’image de l’exhibitionniste au coin de la rue ou du multi-récidiviste très médiatisé qui rapte l’enfant. Mais qui sont les personnes vraiment à risques autour de vous ? A quelles situations devriez-vous être vigilant(e) ? Comment, en tant que parent, pouvez-vous repérer les personnes ou les situations à risque dans votre entourage ?  

Grâce à 25 ans d’expérience auprès des auteurs et des victimes de violences sexuelles, Joanna Smith, psychologue, formatrice et auteure, vous informe quant aux profils à repérer, aux situations à risques et aux modes opératoires, afin que vous puissiez savoir comment protéger efficacement votre enfant des violences sexuelles. Son dicton : savoir évaluer les risques, pour ne pas en prendre !

Un podcast à mettre entre toutes les oreilles !  

A compléter par l’ouvrage Protéger son enfant des violences sexuelles, Dunod, 2024

Pour vous abonner à la Newsletter de ce podcast, c’est ici : https://podcast.ausha.co/proteger-son-enfant-des-violences-sexuelles 

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Cycle de l’attachement évitant

Au début de la vie, si on a mal ou peur – et que personne ne vient nous réconforter, on apprend très vite qu’il faut se débrouiller par soi-même. Cela forge le sentiment profond que les autres ne sont pas très compétents et cela désactive dans le même temps les attentes envers les autres : pourquoi demander de l’aide si on est bien mieux servi par soi-même ?!

Dans cette configuration des liens d’attachement où la peur ou la souffrance sont peu prises en charge par les parents, les enfants les mettent de côté.

En revanche ils augmentent leur attention sur ce qui fonctionne et ce qu’ils peuvent maîtriser “Je vais très bien, je suis compétent, ce sont plutôt les autres qui sont immatures et à problèmes !”.

Répondre aux besoins d’un.e autre qui dépend de soi dans une relation peut s’avérer inconfortable… à extrêmement stressant.

▶ S’ils ont tendance à idéaliser leur histoire et à se classer comme “sécures”, leur mode de fonctionnement en circuit fermé témoigne pourtant d’un stress relationnel intense.

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Les styles d’attachement ne sont pas des personnalités

Les styles d’attachement ne sont PAS des personnalités, ils ne catégorisent pas qui nous sommes ni ne sont des étiquettes servant à manipuler les autres.

Ils donnent à voir un mode de protection qui a été très utile au début de la vie, et qui continue de s’exprimer sur le même mode, même si la vie est différente aujourd’hui – et que fondamentalement, les stratégies d’adaptation d’autrefois ne sont plus nécessaires.

Créer des catégories… c’est forcément réducteur ! Mais nous sommes ainsi faits, notre cerveau a besoin de compartimenter pour se repérer et comprendre un sujet. D’ailleurs, tout le monde ne se reconnaîtra pas dans un style d’attachement, mais il y a de fortes chances que des tendances vers l’autonomie ou la dépendance vous disent quelque chose, ainsi par exemple que votre réaction face au stress.

Repérer ces tendance ou ces traits massifs et les reconnaître comme ayant eu une fonction vitale, sont les premiers pas amenant à plus de conscience de soi et du potentiel d’évolution qui réside en chacun ✨

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one black chess piece separated from red pawn chess pieces
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Rejet de la proximité : les blessures sous-jacentes

Le rejet de la proximité peut s’habiller d’un discours qui le présente comme un choix :

“Je n’ai pas besoin des autres”
“Les relations ne m’intéressent pas”
“Je préfère la solitude”….

Et si certaines personnes maintiendront ces représentations intactes tout au long de leurs vies, d’autres ressentiront le besoin de les assouplir pour se sentir davantage en lien. Il faudra alors développer suffisamment de compréhension sur ce qui est à la source de l’inconfort ressenti.

Mettre l’autre à distance, c’est une façon de maintenir cachée une partie de soi. Cela s’approche par couches successives :

  1. Le mode de fonctionnement en circuit fermé valorisant l’indépendance (gestion de son temps, de ses activités, mise en place de routines) a été le meilleur moyen possible pour maintenir un équilibre interne. Faire entrer quelqu’un dans cette bulle créé un déséquilibre
  2. Se rapprocher et partager une intimité émotionnelle amène à renouer un contact désagréable avec un endroit de soi qui a été rejeté ou ignoré.
  3. Tout au fond réside la sensation d’être dégoûtant.e ou qu’il y a fondamentalement quelque chose qui cloche chez soi.

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heart drawn on glass of wet window
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Quels sont vos “glimmers” ?

Les “glimmers” (lueurs, lumières… ) sont de petits moments où notre biologie se trouve dans un endroit de connexion ou de régulation, ce qui incite notre système nerveux à se sentir en sécurité ou calme.

Vous avez peut-être un objet favori dans votre maison qui vous rappelle un bon souvenir, ou vous remarquez la façon dont le soleil filtre à travers la fenêtre de votre cuisine à la même heure chaque jour.

Quelques exemples de “glimmers” :

L’odeur de la terre après la pluie
Echanger un câlin
Assister au lever de soleil
Apercevoir un animal sauvage dans la nature
Tenir une petite main dans la sienne
Se blottir au chaud par temps froid
Un acte de gentillesse au hasard
La compagnie de votre animal de compagnie

Le terme “glimmer” a été inventé par Deb Dana, membre fondateur de l’Institut Polyvagal, spécialisée dans les traumatismes complexes. Qu’il s’agisse du son d’une sirène, de la vision d’un certain symbole ou de l’odeur d’un aliment particulier, notre esprit peut rapidement associer ces indices à des émotions négatives ou positives. Les “glimmers” sont positifs et sont le contraire des “déclencheurs” (triggers). Ceux-ci sont des indices qui signalent à notre cerveau que nous sommes en danger, tandis que les glimmers sont des indices qui signalent la sécurité et la possibilité de se détendre, de s’émerveiller.

Comme le dit Deb Dana, “lorsque nous savons où nous trouvons des glimmers de façon prévisible, nous pouvons prendre l’habitude de retourner à ces endroits et de faire l’expérience de l’énergie vagale ventrale qu’ils offrent”.

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D’où vient le sentiment que la théorie de l’attachement ne fait pas sens pour soi ?

Pourquoi ce que je lis sur l’attachement ne fait pas de sens pour moi ? Mes parents ont toujours été présents et aimants, pourtant j’ai des difficultés relationnelles.

Voici une question que je reçois souvent et pour laquelle un des éléments de réponse se situe dans la compréhension de la mémoire implicite.

Ces dernières décennies, de nombreuses recherches ont documenté le développement impressionnant des capacités de mémorisation de la petite enfance à l’enfance : on y distingue la mémoire implicite et la mémoire explicite. La différence centrale entre ces deux systèmes est liée à la conscience, dans la mesure où la mémoire explicite nécessite une prise de conscience et l’accès au langage, ce qui n’est pas le cas de la mémoire implicite.

Or même si l’on a longtemps cru que les bébés ne retenaient rien de leurs expériences, la recherche montre que la mémoire implicite est aussi à l’œuvre dans la conservation d’une empreinte des sensations, émotions et expériences corporelles vécues avant l’apparition du langage et qui est donc plus difficile à appréhender. On est là dans la mise en place du système d’attachement, dès le tout début de la vie.

Ces styles sont souvent façonnés par nos expériences précoces avec les figures d’attachement, généralement nos parents.

La mémoire implicite intervient dans ce processus en enregistrant des schémas émotionnels et relationnels provenant de nos premières expériences. Par exemple, si un enfant a vécu des interactions chaleureuses et réconfortantes avec ses parents, cela créé une mémoire implicite de sécurité et de soutien émotionnel. À l’inverse, des expériences négatives peuvent créer des schémas de mémoire implicite associés à l’insécurité ou à l’évitement.

Ces schémas de mémoire implicite influencent notre style d’attachement ultérieur de manière automatique et inconsciente. Par exemple, une personne avec une mémoire implicite de sécurité peut être plus encline à établir des relations saines et à faire confiance aux autres, tandis qu’une personne avec des schémas de mémoire implicite d’insécurité peut manifester des comportements d’anxiété ou d’évitement dans les relations intimes.

Voir également : https://laetitiabluteau.fr/parenting-resources/questions-de-parents/de-quoi-les-bebes-se-souviennent-ils/

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photo of stream during daytime
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Nous faisons partie de la nature

Nous faisons partie de la Nature, nous ne sommes pas séparés d’elle et elle n’est pas séparée de nous. Nous sommes de la matière organique, nous sommes de l’énergie, nous suivons des cycles – tout comme les végétaux, les océans, les animaux… Nous sommes des cellules, des tissus, du carbone – tout comme le monde vivant qui nous entoure.

Mais en évoluant au fil des âges nous avons perdu le contact avec notre environnement, nous nous sommes peu à peu éloignés de ce qui nous régule profondément. Plus nous nous éloignons, plus nous détruisons… et plus notre santé se détériore. Gabor Maté suggère à l’appui de nombreuses études, que si l’espérance de vie commence à régresser dans les pays industrialisés, c’est que nos modes de vie nous rendent malades (Gabor Maté, “The Myth of Normal. Trauma, illness & healing in a Toxic Culture”)

Cette étude menée en Finlande (Marja Roslund, Université d’Helsinki) apporte sa pierre à l’édifice : permettre aux enfants de jouer dans la terre, au sein d’une mini forêt, a considérablement amélioré leur système immunitaire et leur microbiote intestinal.

La notion selon laquelle un environnement riche en êtres vivants a un impact sur notre immunité est connue sous le nom d’« hypothèse de la biodiversité ». Sur la base de cette hypothèse, une perte de biodiversité dans les zones urbaines pourrait être au moins partiellement responsable de la récente augmentation des maladies liées au système immunitaire.

Voir l’article à ce sujet :

Des crèches finlandaises ont construit leurs propres “forêts”, ce qui a modifié le système immunitaire des enfants :

https://www.sciencealert.com/daycares-in-finland-built-their-own-forests-and-it-changed-kids-immune-systems?fbclid=IwAR2cLITEZlsTE9IqCfTJS4uTyb4sde2-KaPbz9Myv0NZU_U7oE9bWGOmpRU

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emotionless young lady with smears on painted face looking away in studio
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Dissociation : une stratégie de Ruth Lanius

La dissociation permet de survivre à l’insupportable : en se déconnectant de soi-même et de son environnement, en se coupant de ses émotions et de ses besoins, la douleur et la souffrance sont comme anesthésiées.

Il est important de reconnaître que ce mécanisme a été une protection vitale : une adaptation normale & adaptée à une situation trop intense et donc impossible à tolérer… mais il devient un enfer à vivre par la suite.

Pour de très nombreuses personnes, les effets persistent dans le temps et créent une sorte d’anesthésie de son rapport à soi.

Ruth Lanius propose dans une courte vidéo une pratique toute simple à envisager pour les personnes qui perdent la notion du temps, se sentent absorbés dans la déconnexion. Pour les aider à s’ancrer davantage dans le présent, à reprendre le fil du temps, elle propose de mettre par écrit le déroulement de la journée, comme un journal :

  1. on règle plusieurs rappels par jour (par exemple avec des alarmes sur le téléphone) qui vont signaler que c’est le moment de rajouter une ligne au journal
  2. puis on écrit les différentes étapes de la journée, en essayant de préciser des éléments spécifiques, qui rendent ce moment unique
  3. et on reprend la lecture de cette ligne du temps depuis le début, à chaque fois qu’on ajoute une nouvelle ligne.

Cela donne par exemple quelque chose comme :

  • J’écoute une émission de radio sur les fourmis
  • Je bois un thé en regardant par la fenêtre
  • J’arrive au travail et on plaisante avec ma collègue
  • Pause déjeuner à la cafétéria, le fondant au chocolat
  • Je croise mon voisin par hasard dans le bus
  • etc

Article à retrouver sur Nicabm : https://www.nicabm.com/strategy-for-dissociative-clients-who-lose-time/?del=3.22.23FBPost&fbclid=IwAR3ny68abeb6iHwFxjRMTTQNCH-KyBtZhOGln0GdftLGpljb9lnmxA1go28

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