Lorsqu’un enfant à l’école maternelle ou en primaire a un comportement impulsif, qu’il a du mal à se concentrer, ne tient pas en place et que cela a un impact sur ses apprentissages et ses relations avec ses pairs, le diagnostic tombe parfois rapidement : on parle souvent d’hyperactivité (TDAH). Le diagnostic va déterminer ensuite un certain type de prise en charge, qui comprend souvent la prise d’un traitement, la Ritaline.
Il s’agit d’un trouble dans lequel des fonctions exécutives sont impactées (mémoire de travail, flexibilité cognitive, inhibition de l’impulsion) celles-ci ayant un impact sur l’attention, l’organisation et la planification, la capacité à terminer une tâche, la régulation des émotions, la conservation en mémoire de la consigne pour la réalisation d’une tâche contenant plusieurs étapes.
Bien entendu, le TDAH est très complexe ; son apparition est liée à des particularités dans l’anatomie et le fonctionnement du cerveau, mais il peut également être lié à des facteurs environnementaux tels que l’exposition aux pesticides, la consommation excessive de sucre et d’aliments comprenant des additifs (glutamate, levure chimique, colorants et conservateurs*), l’intolérance au gluten ou à la caséine (protéine du lait). La première intervention à mettre en place avec un enfant qui présente des symptômes du TDAH, c’est donc une sorte de “diète” de tous ces produits, suivie de l’observation d’éventuels changements de comportements au cours des semaines qui suivent.
Similitudes entre les symptômes du TDAH et du Trauma
Les symptômes du TDAH comprennent :
- impulsivité
- difficulté à tenir en place
- difficulté à se concentrer
- hyperactivité
- pensées rapides
Tous ces symptômes sont également présents suite à un trauma, lorsque l’on reste coincé dans la réponse de “Combat” (Fight response). Si vous avez été exposé à un danger, il y a de grandes chances que vous conserviez un état de vigilance, que vous regardiez autour de vous, que vous ne puissiez pas vous sentir suffisamment apaisé pour être en mesure de vous concentrer sur une tâche (Ce phénomène est décrit dans cet article : Le Trauma est dans le système nerveux, pas dans l’événement). C’est ce qui peut se passer pour des enfants qui sont marqués par des expériences traumatiques non résolues. Ces événements peuvent être de différentes natures, telles que : procédure médicale invasive, naissance compliquée, catastrophe naturelle, chute, accident…
Le traitement médicamenteux peut être utile à certains enfants lorsque les symptômes sont trop invalidants, mais il est préférable que cela soit limité dans le temps. Les enfants qui souffrent de TDAH ou de Trauma sont susceptibles d’avoir des problèmes d’addiction, ce qui rend ce type de traitement potentiellement dommageable sur le long terme. Lorsqu’il y a eu un événement traumatique identifiable, il est alors préférable d’axer la thérapie sur sa résolution, ce qui s’ensuit souvent de la disparition des symptômes.
Un autre diagnostic différentiel est à envisager avec les Désordres du processus sensoriel.
*Voir à ce sujet un article du Monde : Les additifs alimentaires suspectés d’accroître l’hyperactivité infantile
Laetitia Bluteau | psy-resilience.com