emotionless young lady with smears on painted face looking away in studio
Non classé

Dissociation : une stratégie de Ruth Lanius

La dissociation permet de survivre à l’insupportable : en se déconnectant de soi-même et de son environnement, en se coupant de ses émotions et de ses besoins, la douleur et la souffrance sont comme anesthésiées.

Il est important de reconnaître que ce mécanisme a été une protection vitale : une adaptation normale & adaptée à une situation trop intense et donc impossible à tolérer… mais il devient un enfer à vivre par la suite.

Pour de très nombreuses personnes, les effets persistent dans le temps et créent une sorte d’anesthésie de son rapport à soi.

Ruth Lanius propose dans une courte vidéo une pratique toute simple à envisager pour les personnes qui perdent la notion du temps, se sentent absorbés dans la déconnexion. Pour les aider à s’ancrer davantage dans le présent, à reprendre le fil du temps, elle propose de mettre par écrit le déroulement de la journée, comme un journal :

  1. on règle plusieurs rappels par jour (par exemple avec des alarmes sur le téléphone) qui vont signaler que c’est le moment de rajouter une ligne au journal
  2. puis on écrit les différentes étapes de la journée, en essayant de préciser des éléments spécifiques, qui rendent ce moment unique
  3. et on reprend la lecture de cette ligne du temps depuis le début, à chaque fois qu’on ajoute une nouvelle ligne.

Cela donne par exemple quelque chose comme :

  • J’écoute une émission de radio sur les fourmis
  • Je bois un thé en regardant par la fenêtre
  • J’arrive au travail et on plaisante avec ma collègue
  • Pause déjeuner à la cafétéria, le fondant au chocolat
  • Je croise mon voisin par hasard dans le bus
  • etc

Article à retrouver sur Nicabm : https://www.nicabm.com/strategy-for-dissociative-clients-who-lose-time/?del=3.22.23FBPost&fbclid=IwAR3ny68abeb6iHwFxjRMTTQNCH-KyBtZhOGln0GdftLGpljb9lnmxA1go28

Laetitia Bluteau | laetitiabluteau.fr

frozen soap bubble against sky during sunset
Non classé

Reconnaître le figement

Tout comme l’Attaque ou la Fuite (Fight, Flight), le figement est une réponse automatique et involontaire qui se déclenche face à une menace.

C’est un mode de protection que nous partageons avec tous les mammifères : je donne souvent l’exemple de l’immobilité dans laquelle plonge la souris prise au piège dans entre les pattes d’un chat. Cette apparente absence de vie lui est utile à plusieurs égards : elle pourrait faire en sorte que l’attaquant se désintéresse de sa proie, ou la délaisse quelques instants sans se méfier. De plus, le figement est si puissant qu’il permet de ne pas ressentir la douleur https://bit.ly/3OdSIX0

Chez les humains, ce mécanisme commence à être connu dans des cas où des victimes d’agressions se sentent incapables de bouger tant qu’elles sont en danger. Mais dans la vie de tous les jours, le figement peut se déclencher dans une multitude de situations où soudainement, on va se sentir détaché, en autopilote, incapable de parler, comme anesthésié, jusqu’à parfois avoir un sentiment d’irréalité.

Le stress a créé une déconnexion et pour revenir dans le moment présent il peut être utile se sentir une odeur agréable, de poser son attention sur ses pieds au sol, de bouger les articulations et simplement de se sentir être en train de respirer.

Dans l’idéal, l’entourage devrait éviter de trop stimuler la personne se trouvant dans cet état (éviter de poser trop de questions, de se montrer impatient, de faire du bruit ou d’être menaçant). Au contraire, ramener du calme, de l’espace, du temps et de la prosodie !

La thérapie verbale n’aura que peu d’impact sur ces réactions physiologiques. Pour les états chroniques, la thérapie ICV https://bit.ly/3OdSBe2 et/ou le SSP https://bit.ly/3UPVC6X peuvent être d’une grande aide.

Laetitia Bluteau [ laetitiabluteau.fr