La dissociation permet de survivre à l’insupportable : en se déconnectant de soi-même et de son environnement, en se coupant de ses émotions et de ses besoins, la douleur et la souffrance sont comme anesthésiées.
Il est important de reconnaître que ce mécanisme a été une protection vitale : une adaptation normale & adaptée à une situation trop intense et donc impossible à tolérer… mais il devient un enfer à vivre par la suite.
Pour de très nombreuses personnes, les effets persistent dans le temps et créent une sorte d’anesthésie de son rapport à soi.
Ruth Lanius propose dans une courte vidéo une pratique toute simple à envisager pour les personnes qui perdent la notion du temps, se sentent absorbés dans la déconnexion. Pour les aider à s’ancrer davantage dans le présent, à reprendre le fil du temps, elle propose de mettre par écrit le déroulement de la journée, comme un journal :
- on règle plusieurs rappels par jour (par exemple avec des alarmes sur le téléphone) qui vont signaler que c’est le moment de rajouter une ligne au journal
- puis on écrit les différentes étapes de la journée, en essayant de préciser des éléments spécifiques, qui rendent ce moment unique
- et on reprend la lecture de cette ligne du temps depuis le début, à chaque fois qu’on ajoute une nouvelle ligne.
Cela donne par exemple quelque chose comme :
- J’écoute une émission de radio sur les fourmis
- Je bois un thé en regardant par la fenêtre
- J’arrive au travail et on plaisante avec ma collègue
- Pause déjeuner à la cafétéria, le fondant au chocolat
- Je croise mon voisin par hasard dans le bus
- etc
Article à retrouver sur Nicabm : https://www.nicabm.com/strategy-for-dissociative-clients-who-lose-time/?del=3.22.23FBPost&fbclid=IwAR3ny68abeb6iHwFxjRMTTQNCH-KyBtZhOGln0GdftLGpljb9lnmxA1go28
Laetitia Bluteau | laetitiabluteau.fr