heart drawn on glass of wet window
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Quels sont vos “glimmers” ?

Les “glimmers” (lueurs, lumières… ) sont de petits moments où notre biologie se trouve dans un endroit de connexion ou de régulation, ce qui incite notre système nerveux à se sentir en sécurité ou calme.

Vous avez peut-être un objet favori dans votre maison qui vous rappelle un bon souvenir, ou vous remarquez la façon dont le soleil filtre à travers la fenêtre de votre cuisine à la même heure chaque jour.

Quelques exemples de “glimmers” :

L’odeur de la terre après la pluie
Echanger un câlin
Assister au lever de soleil
Apercevoir un animal sauvage dans la nature
Tenir une petite main dans la sienne
Se blottir au chaud par temps froid
Un acte de gentillesse au hasard
La compagnie de votre animal de compagnie

Le terme “glimmer” a été inventé par Deb Dana, membre fondateur de l’Institut Polyvagal, spécialisée dans les traumatismes complexes. Qu’il s’agisse du son d’une sirène, de la vision d’un certain symbole ou de l’odeur d’un aliment particulier, notre esprit peut rapidement associer ces indices à des émotions négatives ou positives. Les “glimmers” sont positifs et sont le contraire des “déclencheurs” (triggers). Ceux-ci sont des indices qui signalent à notre cerveau que nous sommes en danger, tandis que les glimmers sont des indices qui signalent la sécurité et la possibilité de se détendre, de s’émerveiller.

Comme le dit Deb Dana, “lorsque nous savons où nous trouvons des glimmers de façon prévisible, nous pouvons prendre l’habitude de retourner à ces endroits et de faire l’expérience de l’énergie vagale ventrale qu’ils offrent”.

Laetitia Bluteau | laetitiabluteau.fr

photo of family standing outdoors during golden hour
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D’où vient le sentiment que la théorie de l’attachement ne fait pas sens pour soi ?

Pourquoi ce que je lis sur l’attachement ne fait pas de sens pour moi ? Mes parents ont toujours été présents et aimants, pourtant j’ai des difficultés relationnelles.

Voici une question que je reçois souvent et pour laquelle un des éléments de réponse se situe dans la compréhension de la mémoire implicite.

Ces dernières décennies, de nombreuses recherches ont documenté le développement impressionnant des capacités de mémorisation de la petite enfance à l’enfance : on y distingue la mémoire implicite et la mémoire explicite. La différence centrale entre ces deux systèmes est liée à la conscience, dans la mesure où la mémoire explicite nécessite une prise de conscience et l’accès au langage, ce qui n’est pas le cas de la mémoire implicite.

Or même si l’on a longtemps cru que les bébés ne retenaient rien de leurs expériences, la recherche montre que la mémoire implicite est aussi à l’œuvre dans la conservation d’une empreinte des sensations, émotions et expériences corporelles vécues avant l’apparition du langage et qui est donc plus difficile à appréhender. On est là dans la mise en place du système d’attachement, dès le tout début de la vie.

Ces styles sont souvent façonnés par nos expériences précoces avec les figures d’attachement, généralement nos parents.

La mémoire implicite intervient dans ce processus en enregistrant des schémas émotionnels et relationnels provenant de nos premières expériences. Par exemple, si un enfant a vécu des interactions chaleureuses et réconfortantes avec ses parents, cela créé une mémoire implicite de sécurité et de soutien émotionnel. À l’inverse, des expériences négatives peuvent créer des schémas de mémoire implicite associés à l’insécurité ou à l’évitement.

Ces schémas de mémoire implicite influencent notre style d’attachement ultérieur de manière automatique et inconsciente. Par exemple, une personne avec une mémoire implicite de sécurité peut être plus encline à établir des relations saines et à faire confiance aux autres, tandis qu’une personne avec des schémas de mémoire implicite d’insécurité peut manifester des comportements d’anxiété ou d’évitement dans les relations intimes.

Voir également : https://laetitiabluteau.fr/parenting-resources/questions-de-parents/de-quoi-les-bebes-se-souviennent-ils/

Laetitia Bluteau | laetitiabluteau.fr

person holding babys hand
Attachement et parentalité

La puissance de la réparation

Vous avez peut-être déjà entendu dire qu’il suffisait de 20 à 30% d’accordage dans la relation parent/bébé pour que ce dernier développe suffisament de sécurité dans son lien d’attachement. Par accordage, on fait référence à un type d’interaction au cours duquel le parent écoute et répond de façon sensible aux besoins de son bébé.

Ce chiffre est issu des travaux de recherche du Dr Ed Tronick, célèbre notamment pour son “expérience du visage impassible” (Still face experiment) présenté dans cette courte vidéo (attention il faut avoir le coeur bien accroché…). On y voit un bébé en pleine détresse de voir que sa maman devenue impassible ne répond plus à sa communication : le bébé déploie alors toutes les stratégies qu’elle connaît pour faire à nouveau réagir sa mère.

Et ce sont des chiffres qui peuvent être difficiles à comprendre, j’entends souvent la question qui suit “Mais alors… que se passe-t-il le reste du temps ?!”.

Le reste du temps il y a suffisamment de sensibilité et d’auto-observation chez les parents pour se rendre compte quand ils ont fait une erreur, quand ils n’ont pas vu ou compris et qu’ils réparent : ils sont désolés pour leur enfant et le réconfortent. C’est d’une puissance immense.

Ed Tronick dit “C’est un peu comme “The Good, the Bad & the Ugly”. Le bon, c’est ce qui se passe normalement, ce que nous faisons tous avec nos enfants. Le mauvais, c’est lorsque quelque chose de grave se produit, mais que le bébé peut le surmonter. Après tout, lorsque vous arrêtez le “Still Face”, la mère et le bébé recommencent à jouer. L’affreux, c’est quand on ne donne aucune chance à l’enfant de revenir au “bon” ; il n’y a pas de réparation et il reste coincé dans cette situation vraiment terrible”.

Le “Still face experiment”

Voyez sur cette vidéo comme le bébé insiste : en déployant toutes ses stratégies, on comprend que d’habitude, ça fonctionne elle obtient ce dont elle a besoin ! On peut facilement en déduire que la réaction de sa maman est tout à fait inhabituelle. L’insistance du bébé est donc à voir comme un bon signe.

Voir aussi : Aider les enfants à réguler leurs émotions https://wp.me/P5qbPu-yf

#trauma#attachement#regulationemotionnelle

Laetitia Bluteau | laetitiabluteau.fr

photo of stream during daytime
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Nous faisons partie de la nature

Nous faisons partie de la Nature, nous ne sommes pas séparés d’elle et elle n’est pas séparée de nous. Nous sommes de la matière organique, nous sommes de l’énergie, nous suivons des cycles – tout comme les végétaux, les océans, les animaux… Nous sommes des cellules, des tissus, du carbone – tout comme le monde vivant qui nous entoure.

Mais en évoluant au fil des âges nous avons perdu le contact avec notre environnement, nous nous sommes peu à peu éloignés de ce qui nous régule profondément. Plus nous nous éloignons, plus nous détruisons… et plus notre santé se détériore. Gabor Maté suggère à l’appui de nombreuses études, que si l’espérance de vie commence à régresser dans les pays industrialisés, c’est que nos modes de vie nous rendent malades (Gabor Maté, “The Myth of Normal. Trauma, illness & healing in a Toxic Culture”)

Cette étude menée en Finlande (Marja Roslund, Université d’Helsinki) apporte sa pierre à l’édifice : permettre aux enfants de jouer dans la terre, au sein d’une mini forêt, a considérablement amélioré leur système immunitaire et leur microbiote intestinal.

La notion selon laquelle un environnement riche en êtres vivants a un impact sur notre immunité est connue sous le nom d’« hypothèse de la biodiversité ». Sur la base de cette hypothèse, une perte de biodiversité dans les zones urbaines pourrait être au moins partiellement responsable de la récente augmentation des maladies liées au système immunitaire.

Voir l’article à ce sujet :

Des crèches finlandaises ont construit leurs propres “forêts”, ce qui a modifié le système immunitaire des enfants :

https://www.sciencealert.com/daycares-in-finland-built-their-own-forests-and-it-changed-kids-immune-systems?fbclid=IwAR2cLITEZlsTE9IqCfTJS4uTyb4sde2-KaPbz9Myv0NZU_U7oE9bWGOmpRU

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emotionless young lady with smears on painted face looking away in studio
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Dissociation : une stratégie de Ruth Lanius

La dissociation permet de survivre à l’insupportable : en se déconnectant de soi-même et de son environnement, en se coupant de ses émotions et de ses besoins, la douleur et la souffrance sont comme anesthésiées.

Il est important de reconnaître que ce mécanisme a été une protection vitale : une adaptation normale & adaptée à une situation trop intense et donc impossible à tolérer… mais il devient un enfer à vivre par la suite.

Pour de très nombreuses personnes, les effets persistent dans le temps et créent une sorte d’anesthésie de son rapport à soi.

Ruth Lanius propose dans une courte vidéo une pratique toute simple à envisager pour les personnes qui perdent la notion du temps, se sentent absorbés dans la déconnexion. Pour les aider à s’ancrer davantage dans le présent, à reprendre le fil du temps, elle propose de mettre par écrit le déroulement de la journée, comme un journal :

  1. on règle plusieurs rappels par jour (par exemple avec des alarmes sur le téléphone) qui vont signaler que c’est le moment de rajouter une ligne au journal
  2. puis on écrit les différentes étapes de la journée, en essayant de préciser des éléments spécifiques, qui rendent ce moment unique
  3. et on reprend la lecture de cette ligne du temps depuis le début, à chaque fois qu’on ajoute une nouvelle ligne.

Cela donne par exemple quelque chose comme :

  • J’écoute une émission de radio sur les fourmis
  • Je bois un thé en regardant par la fenêtre
  • J’arrive au travail et on plaisante avec ma collègue
  • Pause déjeuner à la cafétéria, le fondant au chocolat
  • Je croise mon voisin par hasard dans le bus
  • etc

Article à retrouver sur Nicabm : https://www.nicabm.com/strategy-for-dissociative-clients-who-lose-time/?del=3.22.23FBPost&fbclid=IwAR3ny68abeb6iHwFxjRMTTQNCH-KyBtZhOGln0GdftLGpljb9lnmxA1go28

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Honte ou Culpabilité ?

Comprendre la différence entre la Honte et la Culpabilité permet de mieux saisir les enjeux qui les sous-tendent :

La culpabilité est plutôt une réponse adaptée au fait qu’on a fait du tort ou qu’on a fait une erreur : une situation que l’on regrette, pouvant amener à une réparation. On la ressent dans l’espace circonscrit du problème qui s’est présenté. Ce n’est pas vraiment une mauvaise chose puisqu’elle permet de se ressaisir pour rétablir un équilibre ;

La honte quant à elle est plus pernicieuse, elle révèle un sentiment général d’être fondamentalement mauvais.e. Elle fait ressentir la menace que représente le fait d’avoir un regard posé sur soi, que l’on ne peut pas “contrôler” et qui pourrait potentiellement se montrer moqueur, humiliant.

Ce sont les expériences répétées d’humiliations, de rejet et d’absence de soutien qui en sont à l’origine, ça ne vient jamais de nulle part : c’est le monde dans lequel on grandit qui communique ces messages, c’est là qu’on les “apprend” et que le corps les mémorise. Il réactive alors des rougeurs, l’accélération des battement du cœur, l’envie de disparaître…

La honte toxique, lorsqu’elle s’est diffusée dans des pans entiers de l’existence, peut-être le véhicule conduisant à l’isolement, à des comportement d’évitement et aux addictions.

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man and woman hugging on brown field
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Co-régulation vs Co-dérégulation

Vous avez sans doute déjà remarqué que vous vous sentez différemment selon les personnes avec lesquelles vous passez du temps : vous pouvez vous sentir particulièrement bien, à l’aise et sociable avec certains, alors qu’avec d’autres vous vous sentez timide, gêné.e ou perturbé.e.

C’est lié à la sensibilité de nos systèmes nerveux qui communiquent des informations sur les plans sensoriel, émotionnel & corporel.

On peut tout à la fois être des co-régulateurs, c’est-à-dire apporter de l’apaisement par le contact visuel, le ton de la voix, le toucher – ou à l’inverse être des co-dérégulateurs en communiquant une certaine forme d’insécurité, par ces mêmes canaux de communication.

Ça marche dans les deux sens, on peut recevoir et donner.

Nous ne sommes pas des êtres séparés les uns des autres dans des espaces étanches, nous nous influençons en permanence…

Nous sommes tous liés.

Et nous pouvons, par la co-régulation, communiquer davantage de sécurité au monde qui nous entoure.

Laetitia Bluteau | laetitiabluteau.fr

frozen soap bubble against sky during sunset
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Reconnaître le figement

Tout comme l’Attaque ou la Fuite (Fight, Flight), le figement est une réponse automatique et involontaire qui se déclenche face à une menace.

C’est un mode de protection que nous partageons avec tous les mammifères : je donne souvent l’exemple de l’immobilité dans laquelle plonge la souris prise au piège dans entre les pattes d’un chat. Cette apparente absence de vie lui est utile à plusieurs égards : elle pourrait faire en sorte que l’attaquant se désintéresse de sa proie, ou la délaisse quelques instants sans se méfier. De plus, le figement est si puissant qu’il permet de ne pas ressentir la douleur https://bit.ly/3OdSIX0

Chez les humains, ce mécanisme commence à être connu dans des cas où des victimes d’agressions se sentent incapables de bouger tant qu’elles sont en danger. Mais dans la vie de tous les jours, le figement peut se déclencher dans une multitude de situations où soudainement, on va se sentir détaché, en autopilote, incapable de parler, comme anesthésié, jusqu’à parfois avoir un sentiment d’irréalité.

Le stress a créé une déconnexion et pour revenir dans le moment présent il peut être utile se sentir une odeur agréable, de poser son attention sur ses pieds au sol, de bouger les articulations et simplement de se sentir être en train de respirer.

Dans l’idéal, l’entourage devrait éviter de trop stimuler la personne se trouvant dans cet état (éviter de poser trop de questions, de se montrer impatient, de faire du bruit ou d’être menaçant). Au contraire, ramener du calme, de l’espace, du temps et de la prosodie !

La thérapie verbale n’aura que peu d’impact sur ces réactions physiologiques. Pour les états chroniques, la thérapie ICV https://bit.ly/3OdSBe2 et/ou le SSP https://bit.ly/3UPVC6X peuvent être d’une grande aide.

Laetitia Bluteau [ laetitiabluteau.fr