Tout comme l’Attaque ou la Fuite (Fight, Flight), le figement est une réponse automatique et involontaire qui se déclenche face à une menace.
C’est un mode de protection que nous partageons avec tous les mammifères : je donne souvent l’exemple de l’immobilité dans laquelle plonge la souris prise au piège dans entre les pattes d’un chat. Cette apparente absence de vie lui est utile à plusieurs égards : elle pourrait faire en sorte que l’attaquant se désintéresse de sa proie, ou la délaisse quelques instants sans se méfier. De plus, le figement est si puissant qu’il permet de ne pas ressentir la douleur https://bit.ly/3OdSIX0
Chez les humains, ce mécanisme commence à être connu dans des cas où des victimes d’agressions se sentent incapables de bouger tant qu’elles sont en danger. Mais dans la vie de tous les jours, le figement peut se déclencher dans une multitude de situations où soudainement, on va se sentir détaché, en autopilote, incapable de parler, comme anesthésié, jusqu’à parfois avoir un sentiment d’irréalité.
Le stress a créé une déconnexion et pour revenir dans le moment présent il peut être utile se sentir une odeur agréable, de poser son attention sur ses pieds au sol, de bouger les articulations et simplement de se sentir être en train de respirer.
Dans l’idéal, l’entourage devrait éviter de trop stimuler la personne se trouvant dans cet état (éviter de poser trop de questions, de se montrer impatient, de faire du bruit ou d’être menaçant). Au contraire, ramener du calme, de l’espace, du temps et de la prosodie !
La thérapie verbale n’aura que peu d’impact sur ces réactions physiologiques. Pour les états chroniques, la thérapie ICV https://bit.ly/3OdSBe2 et/ou le SSP https://bit.ly/3UPVC6X peuvent être d’une grande aide.
Ce qu’on appelle “réponse de survie” ou de « protection » correspond à l’adaptation du corps à une situation qui comporte un danger. Le système nerveux détecte de façon instantanée et automatique la meilleure option entre ces différentes possibilités physiologiques : on connait bien le trio “Fight, Flight, Freeze” (Combat, Fuite, Immobilisation ou Figement).
Une quatrième réponse le complète, proposée par Pete Walker : “Fawn” qui peut se traduire comme une réponse de Soumission.
Ces trois premières réponses sont mobilisées face à un danger physique (attaque, accident, catastrophe naturelle etc.) mais aussi face au stress auquel l’enfant est exposé, lorsque que sa figure d’attachement n’est pas en mesure de répondre de façon adaptée à ses besoins émotionnels. Lorsque ces protections s’enclenchent de façon répétitive dans l’enfance, elles se fixent comme mode de fonctionnement relationnel. Bien sûr, il est fréquent de naviguer parmi ces différentes réponses, selon les circonstances rencontrées.
Fawn, la quatrième réponse, est quant à elle une stratégie visant à apaiser et faire plaisir, pour se protéger : Le Besoin de plaire comme réponse de survie.
Depuis 2018, je propose le « Safe & Sound Protocol » :
C’est par un son filtré que le SSP traite la dysrégulation du système nerveux, à l’origine du stress et des états émotionnels trop réactifs.
Le but du SSP est de « calmer » le système nerveux, ce qui permet au patient d’avoir un accès plus facile aux apprentissages et aux relations sociales.
Les changements observés chez les enfants bénéficiant d’un protocole de SSP :
Le contact visuel : les enfant regardent davantage dans les yeux en famille, avec les autres enfants et les enseignants.
L’écoute : une meilleure écoute et une meilleure compréhension du langage
La régulation : un meilleur contrôle des émotions et du comportements, et une meilleure expression du ressenti
Le jeu : une amélioration des comportements de jeu avec les autres enfants
On note fréquemment davantage de câlins et de sourires.
Qu’est-ce que le Safe & Sound Protocol ?
Développé par Stephen Porges, auteur de la théorie polyvagale, le Safe & Sound Protocol (SSP) est une intervention thérapeutique qui permet de mieux réguler le système nerveux. Il aide à réduire le stress tout en augmentant les capacités d’engagement social et la résilience.
Basé sur des dizaines d’années de recherche, le SSP permet de calmer des états physiologiques et émotionnels, ouvrant alors la porte à une amélioration de la communication et de meilleurs résultats en thérapie.
Le SSP montre des résultats significatifs pour les adultes et les enfants qui ont des difficultés de communication et de régulation, comme dans les situations suivantes :
Difficultés émotionnelles et sociales
Sensibilités auditives, Misophonie
Anxiété
Trauma
Inattention, difficulté à rester en place
Troubles du comportement
Sentiment d’insécurité, peurs, cauchemars
Stress ayant un impact sur l’engagement social
Ce que le système nerveux détecte comme signes de sécurité ou de danger détermine l’accès à des comportements sociaux ou de défense. Même si nous ne sommes pas forcément conscients de la présence d’un danger d’un point de vue cognitif, sur le plan neurobiologique notre corps a déjà amorcé une séquence de processus neuronaux qui faciliteront des comportements de défense tels que le Combat, la Fuite ou le Figement.
Stephen Porges, The Polyvagal theory : Neurophysiological foundations of Emotions, Attachment, Communication and Self-Regulation
Comment fonctionne le SSP ?
Les états émotionnels et physiologiques ont un impact considérable sur la façon dont nous appréhendons les activités de la vie quotidienne. Ainsi, lorsque le patient est plus calme, il est à la fois mieux engagé socialement et plus réceptif à la thérapie.
Cette intervention douce et non invasive consiste à écouter une musique qui a été filtrée d’une façon spécifique afin de stimuler le muscle stapédien de l’oreille moyenne, qui joue un rôle important dans la façon dont nous interprétons la parole, les expressions du visage ainsi que d’autres indices que nous traitons dans les interactions sociales. En stimulant ce muscle, le fonctionnement du nerf facial et du nerf vague – qui jouent tous deux un rôle crucial dans les comportements sociaux – est alors amélioré : les adultes et les enfants qui ont des difficultés à gérer leurs émotions, leurs réponses de stress ou qui ont une sensibilité auditive, ressentent un sentiment de sécurité qui leur permet d’entrer en relation plus facilement.
Ainsi, des comportements sociaux spontanés, une meilleure capacité d’apprentissage, d’auto-régulation et d’engagement relationnel sont souvent observés.
A qui s’adresse le SSP ?
Dans ma pratique clinique, je propose cette modalité thérapeutique aux personnes ayant des difficultés de régulation des émotions, du stress et/ou du comportement, comme par exemple dans les cas de :
Hyperactivité, déficit d’attention
Crises de rage, impulsivité
Anxiété, de crises de panique
Isolement relationnel, inhibition
Hypervigilance et stress suite à un épisode traumatique
La version digitale est disponible pour les enfants et les adultes et vous permet d’avoir accès au SSP de chez vous selon les horaires qui vous conviennent, avec ma supervision à distance.
Notez bien que le Safe and Sound Protocol ne remplace en aucun cas la thérapie, par exemple il ne fait pas disparaître les schémas relationnels compliqués ou les pensées négatives que l’on peut avoir sur soi-même : son action permet de calmer efficacement l’anxiété, la réactivité, les crises ou à l’inverse les sensations de figement ou l’inhibition. J’ajoute que pour les enfants, le SSP n’a d’efficacité que si les parents font leur propre travail pour mieux se réguler. Dans ces cas là, j’ai constaté à maintes reprises dans ma pratique que des séances de Safe and Sound Protocol ont durablement apaisé des enfants au comportement dérégulé.
Pour connaître les conditions, me contacter par email.
Vous trouverez des publications sur les champs d’application du SSP à cette page (en Anglais) ainsi que d’autres informations sur ces pages :