
Ces caractéristiques montrent que l’expérience à laquelle a été exposée la personne a dépassé ses capacités d’intégration. Cela signifie qu’elle n’a pas pu ranger le souvenir au bon endroit dans la chronologie de sa vie. C’est comme être encombré, parfois en permanence, par quelque chose de bruyant, douloureux et effrayant… comme si la menace était toujours présente, même des années après.
Si ce sujet n’est pas très clair pour vous, vous trouverez des éléments d’explications à cette page : Le trauma est dans le système nerveux, pas dans l’événement.
Ce qui n’est pas intégré continue donc de s’exprimer de différentes manières :
- Réactivité émotionnelle : La personne peut ressentir des émotions intenses comme l’anxiété, la peur ou la colère face à des situations qui lui rappellent, consciemment ou inconsciemment, l’événement traumatique.
- Flashbacks ou reviviscences : L’individu peut revivre mentalement le traumatisme, souvent sous forme de souvenirs intrusifs ou de flashbacks, parfois déclenchés par des stimuli sensoriels ou des situations spécifiques.
- Évitement : Il est fréquent que les personnes évitent tout ce qui pourrait leur rappeler l’événement traumatique, qu’il s’agisse de lieux, de personnes ou d’activités. Cela peut restreindre leur vie quotidienne.
- Symptômes somatiques : Un trauma non résolu peut se manifester par des symptômes physiques, tels que des douleurs, des tensions ou des troubles du sommeil.
- Hypervigilance et réactivité : La personne peut devenir hypervigilante, constamment sur le qui-vive, ou réagir de manière disproportionnée à des situations ordinaires.
- Conséquences sur les relations : Les traumas non résolus peuvent aussi affecter les relations interpersonnelles, rendant difficile la confiance ou l’établissement de liens stables.
Un trauma non soigné peut entraîner de grandes perturbations dans la vie d’une personne, tant sur le plan médical que psychologique. Il présente un risque important de conduite addictives, la consommation d’alcool et de drogues étant utilisées pour s’anesthésier et ne plus ressentir ce trauma qui revient faire effraction dans la vie quotidienne, au travers des symptômes cités ci-dessus.
Chez beaucoup, beaucoup de personnes, les dérégulations seront plus socialement admises et donc plus difficile à détecter, comme par exemple l’addiction au sport ou au travail. Ceci peut tout à fait aller de paire avec un fonctionnement de vie quotidienne « qui tient », mais qui peut tomber comme un château de cartes.
Pour guérir : intégrer ses expériences adverses
Il est courant d’entendre que « ne plus y penser », « mettre ça de côté » ou encore « passer à autre chose » serait la solution. Par manque de connaissances sur le sujet, l’entourage et parfois même des soignants, peuvent encourager un proche dans ce sens. Pourtant, ce n’est jamais la solution, le trauma ne disparaît malheureusement pas avec le temps qui passe… Sa résolution implique au contraire une démarche thérapeutique, comme l’approche LI-ICV ou l’EMDR.
Comment savoir si un trauma est résolu ?
Grâce à la thérapie, l’événement peut être « traité », c’est-à-dire rangé au bon endroit dans son histoire de vie. Ainsi, on peut se souvenir de ce qu’on a vécu, avec des émotions, des sensations, des images qui varient et tout ça, sans être débordé.e ni anesthésié.e.
Laetitia Bluteau | laetitiabluteau.fr 2024
